Emojis et abréviations : comprendre le langage numérique d’aujourd’hui
Il vous est peut-être déjà arrivé de parcourir Facebook et de tomber sur des commentaires ou des messages où des suites d’abréviations et de petits symboles (émoticônes ou émojis) semblent sortir d’un autre monde.
Entre les « MDR », les « Je reviens » (BRB), les « Pour info » (FYI) et les émoticônes de visages souriants, de cœurs ou d’animaux, on peut vite se sentir largué ! Pourtant, ces nouveaux codes de communication sont devenus monnaie courante sur les réseaux sociaux et dans les échanges en ligne. Alors, comment faire pour tout comprendre (et même, pourquoi pas, s’y mettre) sans perdre son latin ? C’est parti !
Pourquoi tant d’abréviations ? Un peu d’histoire
Les abréviations que l’on voit aujourd’hui dans les messages ne datent pas d’hier. Souvenez-vous : à l’époque où envoyer un SMS coûtait cher et où chaque caractère était facturé, les utilisateurs ont rivalisé d’ingéniosité pour faire tenir un maximum de sens dans un minimum d’espace.
- MDR (pour « Mort de rire ») est le parfait équivalent francophone de « LOL » (Laughing Out Loud).
- Je reviens (l’équivalent français de « BRB », Be Right Back) permet de signaler qu’on s’absente un instant.
- Pour info (FYI) indique qu’on transmet une information à quelqu’un sans forcément attendre de réponse.
- Bien joué ou Bravo (l’équivalent de « GG », Good Game) sert à féliciter un interlocuteur ou un coéquipier, notamment dans le cadre de jeux en ligne.
Aujourd’hui, même si nos forfaits sont beaucoup plus généreux, ces habitudes d’abréger sont restées, car elles permettent de gagner du temps… et de donner un petit style ! Sur Facebook, il n’est donc pas rare de croiser ces sigles dans les commentaires ou les discussions instantanées (Messenger).
Les émoticônes et émojis : un « alphabet » d’émotions
Avant l’apparition des émojis (ces petits dessins intégrés à nos claviers de smartphone ou d’ordinateur), on utilisait des émoticônes composées de signes de ponctuation, comme 🙂 ou :-(. Les émojis, eux, sont plus colorés et plus variés. Ils sont nés au Japon, où ils servaient à exprimer une émotion en un clin d’œil (littéralement !) sans avoir à taper toute une phrase.
- Leur succès : Les émojis ont rapidement conquis le monde, y compris la France, car ils permettent de nuancer un message. Un petit visage souriant ou un pouce levé peut transformer un commentaire un peu sec en message amical.
- Comment les interpréter : Souvent, l’émoji est assez explicite : un visage qui rit, qui pleure, un cœur, un pouce en l’air, etc. En cas de doute, faites confiance à votre instinct ou posez la question à la personne qui vous l’a envoyé.
Sur Facebook, on retrouve également des réactions « J’aime », « J’adore », « Haha », « Wouah », « Triste » ou « Grrr » sous les publications, qui sont en quelque sorte des émojis géants. Ils permettent d’exprimer en un clic l’émotion que vous ressentez par rapport à un post.
Décoder les principaux sigles en français
Il n’existe pas de « dictionnaire officiel » des abréviations, mais en voici quelques-unes parmi les plus courantes sur les réseaux sociaux :
- MDR : « Mort de rire », l’équivalent de LOL.
- Je reviens : pour signaler qu’on s’absente, en référence à « BRB » (Be Right Back).
- Pour info : traduction de « FYI », souvent utilisé pour transmettre une information sans appel à l’action.
- Bien joué ou Bravo : la version française de « GG » (Good Game), très employée dans le milieu du jeu en ligne, mais qui peut aussi s’utiliser pour dire « Chapeau ! » ou « Bravo ! ».
Si vous voyez passer un acronyme inconnu, n’hésitez pas à demander sa signification. La plupart du temps, vos proches seront ravis de vous expliquer, et c’est un bon moyen de briser la glace !
Faut-il soi-même adopter ces codes ?
La réponse dépend surtout de votre style personnel et du contexte.
- Entre amis ou en famille : Glisser un émoji sourire ou écrire « MDR » au lieu de « je ris » peut donner une touche de complicité et de légèreté à vos échanges.
- Dans un cadre professionnel ou administratif : Mieux vaut rester sur une écriture classique, sans trop d’abréviations ni de symboles. Écrire « Madame, Monsieur » suivi de trois émoticônes risque de sembler peu approprié !
L’idée, c’est de s’adapter à son interlocuteur et de doser. Rien ne vous oblige à vous transformer en « ado 2.0 » si ce n’est pas votre tasse de thé, mais connaître ces codes vous évitera bien des incompréhensions.
Attention à l’excès
Comme pour beaucoup de choses, la modération est de mise. Un message truffé d’abréviations et d’émojis peut vite devenir illisible pour qui n’est pas habitué.
- Trop d’émojis : Votre texte peut ressembler à un rébus. Quelques-uns suffisent souvent à faire passer l’émotion voulue.
- Trop d’abréviations : Vous risquez de donner une impression de manque de sérieux ou d’être incompréhensible pour certains.
Le secret : parsemer vos messages de quelques symboles ou expressions clés, sans en abuser. Une phrase ponctuée d’un petit « MDR » ou agrémentée d’un smiley suffit souvent à détendre l’atmosphère.
Les émojis, un langage corporel virtuel
Un grand avantage des émojis, c’est qu’ils clarifient l’intention derrière un message. Par exemple, taper « Merci » sans rien ajouter peut parfois paraître sec ou trop bref. En revanche, si vous mettez « Merci ! 😊 », l’émotion positive saute aux yeux.
Pensez à ces petits symboles comme à un sourire ou un clin d’œil que vous feriez en face à face. Ils peuvent souligner votre humeur (la joie, la tristesse, la surprise…) et rendent la conversation plus vivante.
Quelques pièges culturels
Tous les émojis ne sont pas universels : certains peuvent avoir plusieurs sens selon les pays ou les générations.
- Le signe « OK » (le rond avec le pouce et l’index) : Il est positif en France, mais peut être considéré comme insultant dans certains pays.
- L’aubergine : À la base, c’est juste un légume, mais dans le langage en ligne, il est souvent détourné pour symboliser autre chose… mieux vaut le savoir avant de l’envoyer à votre petit-fils !
Si vous n’êtes pas certain de la signification d’un émoji, mieux vaut opter pour un visage souriant, un pouce en l’air ou un cœur, qui sont beaucoup moins ambigus.
Pas besoin d’être un expert : la curiosité suffit
Vous n’avez pas besoin de connaître par cœur toutes les abréviations ou tous les émojis existants. Même les plus jeunes ne les maîtrisent pas tous ! Ce qui compte, c’est de comprendre les plus courants et de rester ouvert à l’idée d’en découvrir de nouveaux au fil de vos conversations.
Sur Facebook, si un de vos petits-enfants vous envoie un message mystérieux, prenez ça comme une occasion d’en apprendre davantage. Demandez-lui : « Ça veut dire quoi, au fait ? » Non seulement vous obtiendrez la traduction, mais en plus, vous aurez lancé un échange sympathique.
Un atout pour garder le lien
Pour beaucoup de seniors, il peut être décourageant de voir un message rempli d’émojis et d’abréviations. Pourtant, il ne faut pas oublier que ce langage numérique peut aussi être un moyen de se rapprocher de ses enfants, petits-enfants ou amis, qui l’utilisent au quotidien.
- Acceptez-le comme un signe d’affection : Recevoir un message bardé de petits cœurs et de sourires, c’est souvent la preuve que la personne pense à vous et veut partager sa bonne humeur.
- Répondez à votre manière : Vous pouvez parfaitement répondre avec un simple « Merci, c’est gentil ! », ou vous risquer à glisser un petit émoji vous aussi (😊, 👍, ❤️). Le principal, c’est de rester à l’aise.
Pour conclure : rester clair et bienveillant
Les émojis et abréviations ne sont que des outils pour enrichir la communication. Ils ne remplacent pas un vrai sourire, une vraie voix ou un vrai contact humain, mais ils peuvent aider à transmettre des émotions et à gagner du temps.
- Si vous ne les aimez pas : Rien ne vous oblige à en utiliser. Il suffit d’être conscient de leur existence pour ne pas être perdu quand vous en recevez.
- Si vous voulez vous lancer : Allez-y progressivement. Commencez par un petit « MDR » quand quelque chose vous fait rire, ou par un émoji sourire dans un commentaire sympathique. Petit à petit, vous verrez ce qui vous convient le mieux.
Le plus important, c’est de se rappeler que derrière ces abréviations et ces symboles, il y a toujours une personne qui cherche à communiquer. Et comme dans toute forme d’échange, la politesse, la clarté et la bienveillance restent les meilleurs moyens de faire passer un message… avec ou sans émoji.